[LCM Articles] L'ombre du Hezbollah sur l'assassinat de Hariri

Abdallah Jabbour abdallah.jabbour at gmail.com
Tue Aug 22 04:09:54 EDT 2006


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http://www.lefigaro.fr/liban/20060819.FIG000000410_l_ombre_du_hezbollah_sur_l_assassinat_de_hariri.html
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Georges Malbrunot .
Publié le 19 août 2006

*«Le Figaro» révèle qu'un Libanais, proche du mouvement chiite, est
recherché pour avoir participé à la préparation du crime contre l'ancien
premier ministre. *

 LES ENQUÊTEURS libanais, en charge de l'assassinat de Rafic Hariri,
travaillent depuis quelques mois sur une nouvelle piste, qui conduit au
Hezbollah. *«L'enquête internationale dirigée par le juge Serge Brammertz
s'oriente également dans cette direction», *confirme, au *Figaro, *un proche
de Saad Hariri, le fils de l'ancien premier ministre tué dans un attentat en
février 2005 à Beyrouth. La liquidation a été imputée à la Syrie, qui dément
avoir une quelconque responsabilité dans le meurtre. Le juge antiterroriste
français Jean-Louis Bruguière, qui enquête sur le meurtre à Beyrouth de
Samir Kassir, une autre personnalité antisyrienne, a été mis au courant de
cette piste chiite, lors de sa récente visite au Liban. Brammertz n'a pas
l'habitude de commenter ses recherches.
Tout commence par l'identification par les Forces de sécurité intérieure
(FSI) d'un groupe de téléphones portables, qui n'a été utilisé qu'avant et
juste après le crime. *«Leurs propriétaires, une dizaine au maximum, ont
cessé de s'en servir, après avoir reçu d'ultimes consignes pour échapper à
la traque lancée après la mort de Hariri», *affirme une source proche des
FSI à Beyrouth. Mais l'un d'eux a commis une erreur, en appelant un de ses
amis, qui ne faisait pas partie du réseau de complices.
Grâce aux relevés téléphoniques, les policiers ont enregistré le numéro de
cet ami, puis l'ont interrogé. Celui-ci leur a livré le nom de son
correspondant. L'individu, depuis, est introuvable. Il serait en fuite,
vraisemblablement en Syrie, sa famille au Liban ayant reçu un appel depuis
Damas. Selon le proche de Saad Hariri, il s'agit d'un Libanais, évoluant
dans la mouvance du Hezbollah et de ses services de renseignement. Il est
activement recherché, même si Interpol n'a pas encore été saisi d'une
requête en ce sens. *«Les enquêteurs libanais ont très peur de ce qu'ils ont
découvert», *explique la source proche de l'enquête. Les autres membres du
réseau, eux, n'ont pas été identifiés.
Le Hezbollah n'ignore rien de ce nouvel élément du dossier. Maladroitement,
en effet, des FSI sont allés interroger les membres de la famille de
l'individu recherché, qui en ont aussitôt informé le mouvement chiite. Il ne
s'agit pour l'heure que d'une piste. Ni les FSI ni vraisemblablement Serge
Brammertz ne disposent de preuve pour étayer leurs soupçons. Mais les uns et
les autres jugent cette piste *«sérieuse». *Elle ne modifie pas
l'orientation générale de l'enquête : la Syrie reste pointée du doigt. *«Les
Syriens ont cloisonné l'opération, en confiant à leurs différents alliés au
Liban le soin de préparer cet attentat, sans que l'un sache ce que l'autre
avait à faire», *estime un spécialiste des questions de sécurité.
La Syrie reste pointée du doigt
Dans ce schéma, le Hezbollah avait son rôle à jouer. *«Qui avait la capacité
de faire entrer au Liban l'équivalent de 1 200 kilos de TNT ?», *s'interroge
le proche de Saad Hariri. *«La Syrie, un service de sécurité libanais à sa
solde, et le Hezbollah», *répond-il. En août 2005, quatre généraux libanais,
à la tête des services de sécurité à l'époque de la mainmise syrienne, ont
été les premiers à être écroués, sous l'accusation de complicité dans la
préparation de l'assassinat.
Cheikh Nasrallah, le chef du Hezbollah, a-t-il été informé des préparatifs
de l'assassinat ? Ses parrains syriens, maîtres du flux d'armes iraniennes
qui lui sont destinées, lui ont-ils, au contraire, forcé la main ? *«En
impliquant le Hezbollah dans l'assassinat de Hariri, les Syriens tiennent
Cheikh Nasrallah», *assure la source proche des FSI. Ce qui pourrait
expliquer que tout au long du conflit face à Israël, le chef du Parti de
Dieu s'est beaucoup méfié des Syriens, selon une source informée dans
l'appareil sécuritaire libanais. Pour lui, prendre désormais ses distances
de son allié syrien peut s'avérer très dangereux.
Hariri gênait les visées du Hezbollah
Même si les relations entre Hariri et le Hezbollah n'ont jamais été solides,
quel aurait pu être l'intérêt du mouvement chiite de participer à son
élimination ? *«De par sa stature, Hariri, le richissime leader sunnite,
gênait les visées du Hezbollah au Liban et plus largement de l'Iran qui
cherche à renforcer l'influence de ses alliés chiites dans le monde arabe»,
*estime le proche de Saad Hariri. Les Iraniens sont-ils impliqués dans
l'assassinat ? Quels sont les liens entre l'individu recherché et les
pasdarans, les gardiens de la révolution à Téhéran ? Les enquêteurs
cherchent des réponses à ces questions. Dans le contexte actuel, les
révélations qu'ils pourraient faire sont potentiellement explosives. Elles
risquent d'aggraver les tensions communautaires entre chiites et sunnites.
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